Rien à voir

Création Octobre 2022 au Chai du Terral
Spectacle pour 30 spectateurs
Tout public à partir de 12 ans



[…] comment dire —
vu tout ceci —
tout ce ceci-ci —
folie que de voir quoi —
entrevoir —
croire entrevoir —
vouloir croire entrevoir —
loin là là-bas à peine quoi —
folie que d’y vouloir croire entrevoir quoi —
quoi —
comment dire —
comment dire

Samuel Beckett, « Comment dire », Poème, suivi de mirlitonnades, Paris, Éditions de Minuit, 2010 [1978], p. 27.



Notre point de départ est le roman de Kôbô Abé, L’Homme-boîte, où le personnage se loge dans une boîte en carton et n’en sort plus. Cette boîte n’est pas pour lui un lieu d’enfermement mais un poste d’observation du monde, un dispositif de vision qui permet un nouveau mode d’appréhension des choses et de compréhension de la réalité.

Nous convions les spectateurs à vivre cette expérience de vision décadrée, à une aventure du regard en les invitant à venir habiter des boîtes d’où voir, ou plutôt à perce-voir.

En promenant le regard d’allusions en illusions, notre volonté est de faire naître la représentation de ce qui est inaccessible à la vision, de l’envers du visible, des angles morts.

Notre champ de vision, quel que soit l’outil d’observation utilisé, comporte toujours des angles morts. L’angle mort est cette zone qui échappe à la vision et à notre surveillance, un espace à la marge. C’est aussi le lieu des possibles et des apparitions, la part manquante qui stimule l’envie d’aller voir, de jeter un coup d’œil, ne serait-ce qu’à la dérobée. Le non-visible entre ainsi en relation avec le visible, le redéfinit, le questionne, le déplace, le détruit peut-être…

En proposant une autre manière de regarder, en n’offrant que des images tronquées, fragmentées, ce spectacle provoque délibérément les angles morts pour inviter les spectateurs à expérimenter un entre-voir qui fait voir autrement.

Le regard à l’abri dans la boîte, en sécurité derrière la fente, doit aller chercher l’image, la poursuivre, l’attraper, la ligoter, la recoudre pour pouvoir construire le sens qui n’est jamais donné d’emblée, de sorte que chaque spectateur est véritablement l’acteur de la représentation.

Des histoires, des situations, des apparitions et, bien sûr, l’humour surgissent par ces jeux constants de décadrages et de décalages. De part leur posture, les spectateurs seront aussi témoins parfois de ce qu’ils ne devraient pas voir, des intimités capturées du coin de l’œil.


L’Equipe

Conception, écriture et construction : Céline Schmitt et Ivon Delpratto
Manipulation et jeu : Céline Schmitt, Ivon Delpratto, Aurel Renault
Composition musicale et arrangements sonores : Sébastien Cirotteau
Vidéo : Eric Massua
Construction de dispositifs : Benoît Fincker
Création lumière : Ivon Delpratto, Benoît Fincker
Costumes : Emeline Antuoformo

Regards complices : Joëlle Noguès, Giorgio Pupella, Antonella Sampieri

Remerciements : Charlot Lemoine, Pamela Perschke, Anne Graux, Catherine Brocart, Eve Esquenet, Amande Berlottier


Coproduction et accueil en résidence:

Le Périscope (Nîmes – 30)
L’Estive – Scène Nationale de Foix et de l’Ariège (Foix – 09)
Le Chai du Terral (Saint-Jean-de-Védas – 34)
Le Théâtre du Bois de l’Aune (Aix-en-Provence – 13)
MIMA (Mirepoix – 09)
Alenya (66)
Collectif En Jeux
Groupe Geste(s)
La Grainerie (Toulouse – 31)
Odradek (Quint-Fonsegrives – 31)
Le Vélo Théâtre (Apt – 84)
La Licorne (Dunkerque – 59)
Théâtre des Franciscains (Béziers – 34)
L’Usinotopie (Villemur sur Tarn – 31), « Bulles de fabrique »

Ce spectacle reçoit le soutien d’Occitanie en scène dans le cadre de son accompagnement au Collectif En Jeux.

Le projet a été sélectionné pour les A Venir 2021 et par le Groupe Geste(s) 2021.

Le spectacle est soutenue par la DRAC-Occitanie (Aide au projet 2021), la Région Occitanie (Aide au projet 2021), le conseil Général de l’Ariege