«Tout est soupe! (…) A cette vision, Rambaldo sentait que la tête lui tournait. (…), peut-être le monde n’était-il qu’une immense soupière pleine d’un brouet sans consistance où les choses mijotaient, se diluaient et se fondaient les unes dans les autres ».
Italo Calvino, Le Chevalier Inexistant
« Avec le dos de la cuillère » est un projet qui mêle théâtre physique, théâtre d’objets, travail vocal et sonore, constructions plastiques et projections d’images, jeux d’ombres et de reflets pour interroger et exalter le thème du débordement sous toutes ses formes.
Le projet est d’abord né de la rencontre avec un objet à la fois usuel et insolite, aussi gris que froid au premier abord : une grosse marmite en inox de 100 litres au potentiel visuel et sonore immense ainsi que de l’envie débordante de questionner, expérimenter et touiller cette soupe épaisse d’espace dans laquelle nous sommes tous plongés en permanence.
Hier, j’ai cuit… j’ai cuillère…
Quand on touille le bouillon du langage, on constate une abondance d’expressions liées à la soupe et à la marmite :
“ Tomber comme un cheveu sur la soupe, cracher dans la soupe, gros plat de soupe, être soupe au lait, trempé comme une soupe, nager dans le potage, en avoir soupé, il y a une couille dans le potage, tourner autour du pot, mettre les pieds dans le plat, trainer ses vielles casseroles, noir comme un cul de marmite, bouillir d’impatience, mesurer à la louche, en deux coups de cuillère à pot, chanter comme une casserole, faire mariner dans son jus, bouillon de culture, pendre la crémaillère, passer à la casserole, ne pas y aller avec le dos de la cuillère, passer à la moulinette, mon cul dans la soupière, se faire sauter le chaudron,…”
Cette prolifération nous a incité à écumer chacune de ces expressions avec les moyens du corps, de la voix, des objets, de dispositifs de manipulation à distance, d’images et d’ombres projetées, comme autant d’étirements et de débordements de la langue.
Mais très vite, nous avons été débordées par le sujet et les évènements de sorte que c’est le débordement lui- même qui est devenu le sujet ou plutôt la question du spectacle, une question ouverte que rien ne semble pouvoir refermer.
L’Equipe
Conception, réalisation et jeu : Céline Schmitt, Ivon Delpratto
Création lumière : Ivon Delpratto, Gérad Nuel
Décor et machinerie : Céline Schmitt, Ivon Delpratto, Benoît Fincker
Création Sonore : Sébastien Cirotteau, Benjamin Glibert, Benjamin Maumus et l’équipe du GMEA à Albi
Regards complices : Camille Boitel, Nasrin Pourhosseini, Juliette Nivard, Joëlle Noguès, Jean-Charles Lemoine
Production :
Cie Espégéca
Co-Production :
Festival MIMA, L’Estive-Scène Nationale de Foix
Compagnonnage et apport en production :
Odradek, Vélo Théâtre
Accueil en résidence :
MIMA (Mirepoix)
L’Estive-Scène Nationale de Foix et de l’Ariège
Vélo Théâtre (Apt)
Odradek (Quint-Fontsegrives)
Le Théâtre de Cuisine (Marseille)
Ax Animation (Ax les thermes)
Le GMEA (Albi)
L’Eté de Vaour
La Limonaderie (Foix)
La Page d’Aventures (Riu Ferrer)
Soutiens :
DRAC-Occitanie (Aide à la création 2018), Région Occitanie (Aide à la création 2019), Département de l’Ariège, SPEDIDAM